Voilà le résultat d'un rêve qu'on avait fait il y a plus de 5 ans maintenant : partir pour un long voyage! A la base ça devait être à vélo...mais bon on est plutôt des marins d'eau douce alors ça sera à pieds, rails et sabots! Enfin un peu d'avion quand même pour les sensations fortes des trous d'air!!!

Le Népal au sommet

Pas grand chose a dire pour l'instant, car arrive seulement depuis deux jours. Cette ville est pour nous plus accueillante, moins peuplée, moins sale avec des gens à l'air bonhomme, fières et tranquilles. Des rues magnifiques aux immeubles décorés de sculptures en bois, datant de l'époque médiévale, des temples un peu partout, des minuscules ruelles débouchant sur des places inondées de soleil ou il fait bon se reposer. En gagnant en altitude, on a lâché le brouillard de l' Inde du nord et plus près du soleil, la température a augmentée, peut être fait-il 15 degrés!

Rouleaux de prière d'une stupa -
T.do Paco, fev. 2010







Statues de bouddha -
T.do Paco, fev. 2010



VIE A KATHMANDOU  

Quatre jours dans une si grande ville ce n' est pas beaucoup, surtout lorsque l 'on est malade et que l' on reste au lit. Roméo a été malade, juste de quoi retarder notre départ pour la ferme au lendemain. Nous sommes restes quatre jours en tout, a la recherche d endroits moins touristiques que le quartier de Thamel ou nous logions.



Katmadou - T.do Paco, fev. 2010
Katmadou - T.do Paco, fev. 2010

Durbare Square -
 T.do Paco, fev. 2010
Porteurs sur Durbare Square -
T.do Paco, fev. 2010

Visite de la vieille ville, Durbar Square, lors d'une longue marche au hasard, nous amenant vers les temples et places enclavées tranquilles. Nous avons également visite Freak Street, ancienne rue peuplée de hippies dans les seventies, mais depuis longtemps désertée et loin de sa gloire passée. Le repas que nous y avons pris, pâtes népalaises au fromage et ensemble typique de riz, légumes et soupe de lentilles, était succulent mais bien trop riche pour nos petits estomacs. Nous apprendrons par la suite, lors de notre séjour à la ferme, que le riz ,appelé Baat, et la soupe, appelée Dal compose le Dal Baat, dont nous nous nourrirons pendant 10 jours et qui malgré la monotonie de l'assemblage, s'avère en réalité extrêmement divers et appréciable.

Après notre voyage chaotique vers Katmandu, la vie dans la capitale est paisible, grâce a un hôtel aux chambres propres et avec eau chaude et aux rues calmes. Non loin de notre quartier, nous découvrons un jardin, le Secret Garden, dans lequel nous passons une journee de repos et de dessins sous le chant des oiseaux.

Secret Garden - T.do Paco, fev. 2010


Secret Garden - T.do Paco, fev. 2010
Fontaine Secret Garden -
T.do Paco, fev. 2010




Secret Garden - T.do Paco, fev. 2010

Pourtant l'atmosphère touristique de notre rue est un peu lassante dans Thamel. Lors de notre prochain passage, on se fera un plaisir de s'acheter pleins de trucs pas cher et si l'on a le temps, nous déserterons vers les rues reculées.
Notre voyage pour rejoindre Narayangar, puis Mangalpur est une fois de plus une épreuve. Levés tardivement, 7-8 heure, pour prendre un bus public vers la gare, l'attente est longue et stressante. La suite ressemble aux précédents déplacements, nous arrivons devant la nuit qui tombe et le taxi est obligatoire...

LE PARADIS DE LA CAROTTE!

Notre arrivée a la ferme est très solennelle, nous discutons avec l'homme de la famille, M.Adikari. Ces premières minutes sont riches en enseignement. La discussion a lieu dans le noir pendant que les femmes font la cuisine a la lumière d une bougie. En effet, chaque jour comprend des coupures d'électricité, qui rythmeront nos soirées et nos nuits et les femmes ont la vie dure! Nous rencontrons donc BABA (papa), AMA ( maman) et SHEELA (leur belle fille) autour d'un copieux Dal Baat éclaire à nouveau par l 'électricité. Baba est un homme fin au regard pétillant et au sourire éclatant, dont la vie semble préoccupée par le sort de son prochain et de son environnement. Ama, la femme qui accompagne fièrement ses jours est un personnage extrement vivant, exubérant même. Une femme forcie par les Dal Baat, rotant et crachant avec une force impressionnante, nous séduit au fil des jours par sa joie de vivre et sa compagnie attachante. Sheela est tout juste mariée à leur fils, elle associe tradition dans sa vie quotidienne (mariage arrange, vêtement traditionnel, corvées ménagères) et modernité (études littéraires et vie dans la capitale). Elle aussi est très attachante et a la beauté encore fraîche. Si les deux premiers jours sont de tout repos, alliant bains de soleil et nourriture abondante, nous aurons cinq jours de travail exténuant, ou les corvées se suivent les unes après les autres. Nous découvrons l'enfer des champs de carottes au désherbage manuel! Malgré l'inconfort de la besogne, accroupis des heures durant dans l'attente de courtes pauses alimentaires, ces jours passés avec les femmes du village sont beaux. Nous aimons ces femmes au rire spontané, enfantin et puissant. Nous aimons ces femmes qui parlent et chantent tout le jour durant et dont la vie difficile ne ternit pas la joie de vivre. Nous aimons leurs enfants qui s agrippent a nous, rendant notre route difficile chargée comme une grappe de raisin. Ces enfants chantent et dansent à perdre haleine pour nous lors d'une soirée rythmée par des chants nepali.
Il nous restera de la ferme ces sentiments, ainsi qu'un exemple de vie simple et autonome ou chaque geste fait de cycle créant un écosysteme et permettant une quasi autarcie dans le respect de l'environnement. La ferme de M.Adikari accueille  des volontaires au Nepal  http://a2zpermaculture.blogspot.com

Nous sommes a Pokkara, mardi 9 fevrier 10, la nuit est tombée...les photos et d 'autres anecdotes seront pour apres notre marche de 10 jours dans les montagnes, près de l' Annapurna!


 C'EST PAS L'EVEREST MAIS BON...!

Nous voila de retour.

Après 11 jours passes dans les montagnes, le retour à la civilisation se fait doucement à Pokhara, ville tranquille au bord d un lac.Que peut on dire d' une randonnée dans le pays qui regroupe presque tous les plus hauts sommets du monde? Je vais tenter de mettre en place une atmosphère de ce que nous avons vécu. Pendant ce temps Romeo tente de mettre nos photos.
On peut dire que 11 jours ce n 'est pas long, parfois cela passe très vite et d' autres fois beaucoup plus lentement. Disons que pour l 'envie de voir ces merveilleux paysages et d autres encore plus beau, le temps s' est écoulé trop rapidement, mais pour la fatigue, le froid, la rusticité du voyage et la monotonie du régime alimentaire, le temps a pris son temps.
Le premier jour nous allons de Naya Pul, situe a 1000m d altitude, jusqu'à Tikhedunga à 1525m. Cette marche est courte, nous commençons vers 13h et arrivons vers 16h. Une petite montée agréable, le long d' une vallée fluviale, ou coule une eau translucide plus ou moins rapidement, sous forme de petite rivière ou cascades, entre énormes rochers et arbres les racines en l' air. C est un plaisir de s' enfoncer par un chemin de terre ou de pavé de pierre dans une végétation luxuriante, presque exotique.

Ulleri - T.do Paco, fev. 2010
ça souffle au sommet  - R.Blanc, fev.2010










Cela ne manque pas de nous surprendre. L' air ne nous semble pas chaud et humide, il est étrange de voir bambous et cactus se mêler à des fougères et feuillus dons les troncs sont couverts d' une épaisse couche de mousse. Deux petits villages croisés, sorte d'arrêts pour touristes avec lodges et restaurants... Pas grand choses à en dire. En arrivant à Tikhedunga, un paysage de rizières découpant les montagne annonce la couleur de la marche du lendemain. Le village est sympathique, les maisons de pierres cohabitent avec d'autres plus modernes mais l'ensemble reste assez typique, un beau village de montagne... Nous quittons nos grosses chaussures pour les aérer en tongue et marchons doucement pour nous décontracter. La vie s'écoule, nous sirotons un bon thé au lait en terrasse, nous regardons le spectacle des ânes lourdement charger, traînant leurs pattes fatiguées, sonnant de leur cloches au cou et pares de beaux tissus, nous sourions à une petite fille fière et timide. Fatigués de notre marche, nous sombrerons rapidement dans le sommeil. Le rigoureux rythme pris à la ferme nous est bien utile et comme ancré en nous...
Ulleri - T.do Paco, fev. 2010
Première montée rude au petit matin pour arriver a Ulleri perché à 1960m d'altitude. Les nepalais n' ont pas le sens des distances, aussi petits que moi, ils n'ont pas pensé aux escaliers...Chaque marche arrive au niveau du genoux, ce qui me demande des heures durant un effort énorme. Malgré des passages de montées plus douces et de descentes, les six heures de marches nous emmènerons jusqu' a 2750m a Ghorapani. L'itinéraire offre un paysage encore diffèrent d'hier, la montée dévoile des rizières sculptant la montagne d'escaliers de plusieurs teintes vertes, au cotes de collines mousseuses par leurs arbres pleins, puis traversant des forêts de chêne et de rhododendrons, fleur nationale, rose, rouge ou blanche., le chemin croise de nombreuses petites cascades.
La neige, présente depuis Ulleri, n'a pas facilite la monte, me faisant patiner par moment a quelques centimètres du vide, elle a traversé les chaussures et les pieds à  l'air au soleil, nous savourons notre fin de journée. Nous avons rencontré des français ce jour là, et notre bain de soleil les attire. Une jolie rencontre sans lendemain avec un français surtout, déjà venu il y a deux ans, qui a du temps, accompagne quelques amis et va ensuite au Mustang. Un personnage calme, à l'élocution facile et littéraire qu'on aurait bien aimé revoir...Il se nomme Michael.
Le soir, nous avons la surprise de retrouver un couple chinois dépassé sur le trajet, avec qui nous discuterons, fumerons une cigarette au coin d'un poêle et mangerons. Un aperçu de l'hospitalité chinoise et des amis à Shang hai, ainsi qu'une leçon de littérature par une chinoise adorant Victor Hugo, une belle et amusante soiree.
Revenons à nos moutons...
Deux jours pour passer de 1000 a 2700m d altitude, deux premiers jours de montée raide.
Romeo n est pas un marcheur, c' est un cycliste et il est jaloux car je n' ai pas mal partout. Il est obligé de faire des étirements, une petite activité de relaxation que j 'imiterais rapidement ayant quand même mal au bout de quelques jours...
Petites natures que nous sommes, nous décidons de rester une journée à haute altitude. Le panorama y est magnifique. Nous entourent l 'Annapurna 1, l Annapurna South, le Nilgiri et le Daulagiri. Tous culminant sous la neige (à plus de 7000m) bien loin au dessus de nos têtes mais offrant généreusement leur beauté au premiers venus...
Falaises de l'Annapurna - T.do Paco, fev. 2010
L'Annapurna South en rose... T.do Paco, fev. 2010

Bien que notre chambre soit trouée de toute part rendant nos nuits glaciales, elle est en angle, vitrée et face aux montagnes, réveil magique assuré. Enfin magique, le premier matin, la magie est rétrograde. En effet, une des choses à faire à Gorapani est de se lever à 4 h du mat, dans le noire sans rien dans le ventre, même pas de l 'eau chaude et de gravir la montagne jusqu 'à Poon Hill, située quand même a 3210 m d 'altitude, tout cela en une heure maximum, en doublant les russes et autres touristes à s' en faire exploser le rythme cardiaque, les pattes dans la neige pour quoi... voir le lever du soleil plus haut et avant tout le monde...¨ C'est quand même dla balle...!!!


Aube a 6h30!!! apres une heure de montée on est content!
T.do Paco, fev. 2010
Aube Punn Hill -
T.do Paco, fev. 2010
Aube Punn Hill -
T.do Paco, fev. 2010

Cette journée de repos nous permet d' éviter la pluie en redescendant, ici il neige en effet et de voir un panorama tout aussi magnifique, les pics enneigés jouant à cache cache derrière les nuages.
L'Annapurna South dans les nuages -
T.do Paco, fev. 2010
Nous avons enfin compris comment se remplir la panse pour pas trop cher, !et encore 11 jours de Dal Baht!  un pour deux chaque soir et resservi en quantité astronomique. Nous reprenons du poil de la bête et nous nous amusons à trouver des moyens d 'economiser...notre stratégie se met en place, deux litres d 'eau bouillie par jour, 1 le matin pour mettre nos sachets de thé et vider leurs pots de sucre avec nos biscuits à 25 rs, 1 le midi pour y mettre de la soupe de noodles. Les noodles , c est dégueulasse à force! Et puis le Dal Bath à deux le soir.
Le quatrième jour, les genoux s 'enrouent au terme de la descente qui nous ramène à 1190m. La plus grande partie de la descente est réellement belle, la neige s'estompe et l' on passe des forets de rododendrons et de chênes étranges à des cultures en terrasse, mais le dénivelé abrupte de 380m débouche sur une route nouvellement construite. Il ne reste que 30 minutes de marche, mais elles semblent interminables, les flancs de cette vallée encaissée n 'offrent plus que des coulées de pierre de part et d 'autre de la route. La vision d' un carnage, d' autant plus fort qu'il se fait en quelque secondes, juste séparé par un pont... De plus nous attendions de relaxer nos muscles dans des sources chaudes à Tatopani ,tato=chaud et pani=eau, mais la cuve de 2m sur 2 a 20cm de la route nous a quelque peu désappointés. Le lendemain n' est pas agréable non plus, le sentier s' étant fait dévoré par la route. Route signifie développement rapide, voitures, bus...nous y échappons en se rallongeant à quelques rares moments. Pourtant ce trajet n' est pas sans surprises, comme la cascade Rupse Chahara, le défilé des écoliers sur la route et la traversée vertigineuse sur un pont suspendu. Une beauté se dégage aussi de ces vallées encaissées, entourées de flancs désertiques. La fin du trajet nous ramène loin de la route en remontant à 2120m à Ghasa. Ce village découpé en plusieurs tronçons nous apparaîtra plus beau le jour suivant, quand nous verrons son coeur. La végétation étrangement exotique a laissé place à des pins et conifères, une flore plus connue par nous à cette altitude. Le soir nous sommes pas mal lotis, avec enfin un jeu de carte pour faire patienter notre faim.
Nous rencontrons un vieil english à la bouche en cul de poule qui ne comprend pas notre vision des sources chaudes, nous ne comprenons pas la sienne non plus...
La dernière journée de l 'aller est une fois de plus magique. Nous nous rapprochons du Daulagiri, passons dans de joli village de bois et de pierres, découvrons une plaine sillonnée de courants d'eau pleins ou asséchés, un sol gris mais de la même texture que le sable à marée basse. Nous nous faisons prendre d'assauts par une troupe d 'enfants répétant inlassablement Sweet, sweet, sweet, sweet, sweet....Mais un enfant ça marche pas vite!
Rien à dire de notre étape, Larjung, une ville de pierres, belle à l' origine avec des ruelles étroites et des murets afin de s'abriter des vents violents, mais presque entièrement détruite et malheureusement reconstruite avec grand usage béton et tôle.
Nous voila au terme de l' avancée, curieux de revenir en sens inverse et de redécouvrir.
Pour retourner à Ghasa nous empruntons un autre chemin, passant par un lac ridicule, mais la ballade en vaut la peine. Vue sur le versant ouest de l Annapurna 1 et tous les autres, encore éblouissant!

Roméo new baba look
Tsama sur un pont suspendu 
Un fait important arrive ici, ce soir du septième jour de randonnée, nous avons une superbe chambre avec salle de bain incluse et eau chaude. Romeo prend sa première douche, au soir du septième jour donc! Il faudra deux jours de douches et d'aération pour abandonner les odeurs de saucissons et de fromâge savoyard que dégagent ses pieds. Son duvet n'est pas mal non plus! Quant à moi, je ne sens pas la rose mais disons que quelques douches froides m'ont permis de garder en mains la situation olfactive de mon corps. C 'est là que nous comprenons que pour le même prix, nous pouvons être plus au chaud, dans des lodges chauffes et moelleux avec douches chaudes...

Nous bouffons Tatopanie et le passage de route en quelques heures, finissant la journée par une montée de 800m de dénivelé jusqu'à Sika , très beau village. Fatigué mais lendemain tranquille pour revenir a Ghorapani. La neige a disparu, les cours d'eau ont gonflé, les rododendrons en fleurs ne se font plus rares, le printemps a commencé et nous avons vécu le passage. Cela est surprenant et très intéressant. Le lever du soleil, à Punn Hill, se fait sous un ciel étoilé, moment duel, beau. La ligne rouge, contraste et vaporeuse, à cause de la présence des nuages lors du lever du soleil la première fois, laisse place cette fois à un lever clair, jaune et bleuté...Deux vues différentes, deux vues complémentaires.
Une chose amusante, la rencontre de français, encore une fois à Ghorapani, sur les marches au soleil. Ce n'est pas parce que vous avez l'adresse du blogg que suit la suite!!! De plus ou moins grands voyageurs, qui nous donnent envie, le désert, l' Amérique du sud, d'autres pays d'Asie, encore de nombreuses destinations à explorer... Un couple sympathique, qui j'espère nous écrira pour que l'on est un lien vers leur blogg...et deux amis, sympa aussi, qui nous on fait bien rire. Et qui , merci encore, nous ont fait rencontrer un français, marié à une Japonnaise, qui travaille à Pekin, traducteur des news du chinois au français pour une chaîne de télévision africaine...
Je laisserais parler Roméo sur le Suisse fou, une intéressante rencontre avec un homme qui joue à se perdre et fait de sa vie une mise à l'épreuve physique, comme se faire le tour des Annapurna, jusqu'à plus de 5000m , en courant et en cloppant...
Je fatigue un peu, la suite un peu plus tard.